Immobilier neuf : l’Ile-de-France manque d’offre

Jérôme Augereau
Mis à jour par
le 30 septembre 2019
Journaliste chez PAP.fr

Les ventes de logements neufs ont augmenté de 5 % au 2 ème trimestre 2019 en Ile-de-France. Si la demande est soutenue, les mises en vente sont insuffisantes dans un marché immobilier tendu.

© Franck Paubel
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2019 devrait être un bon millésime pour les promoteurs immobiliers franciliens. Au 2 ème trimestre, les ventes de logements neufs ont augmenté de 5% par rapport au 2 ème trimestre 2018 pour dépasser les 11 000 transactions selon l’Agence départementale d’information sur le logement de Paris (Adil 75). La bonne tenue du marché immobilier s’explique par des taux d’intérêt toujours aussi bas dont ont bénéficié les emprunteurs.

Le neuf dynamique en petite couronne. Si le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne accusent une baisse de leurs ventes avec des reculs respectifs de 13 et 14 %, les autres départements enregistrent quant à eux des hausses comprises entre 1,6% et près de 20 %. Et ce sont les communes de la petite couronne qui se sont montrées les plus dynamiques. Les Hauts-de-Seine occupent comme toujours la première place du podium (+19,8 %), talonnée par la Seine-Saint-Denis (+ 19,1%).

Moins de logements neufs en vente. L’horizon serait parfaitement dégagé si les promoteurs d’Ile-de-France parvenaient à alimenter le marché. Ce qui est loin d’être le cas ! 9424 logements neufs ont été mis en vente au 2 ème trimestre 2019, un chiffre en baisse de 18 % sur un an. Cette offre se concentre sur la petite couronne parisienne : la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine. Dynamiques, ces départements représentent en effet 60 % des mises en vente de l’Ile-de-France. L’encours de logements disponibles n’est pas mieux orienté. Le stock s’élève seulement à 27 334 unités soit une baisse de 12 % sur une année. Conséquence : les programmes neufs se vendent particulièrement vite en Ile-de-France. Seuls 7 mois suffisent en moyenne pour écouler une opération.  

Le prix du neuf en hausse. Autre sujet d’inquiétude : les prix. Si la Seine-et-Marne, le Val d’Oise et le Val-de-Marne voient le prix des logements neufs stagner, ce n’est pas le cas des autres départements où les valeurs progressent. Une inflation comprise entre 1,2 % pour la Seine-Saint-Denis et 7,8  % pour Paris. Ces hausses du prix de vente s’expliquent par la progression des coûts de construction facturés par les entreprises du bâtiment qui sont très sollicitées en ce moment en région parisienne. Cette dernière cumulant en effet de nombreux chantiers comme la création du Grand Paris Express.

 

Paris : un marché de niche
82. c’est le nombre de logements neufs vendus au 2e ème trimestre 2019 à Paris selon l’Adil 75. L’activité de la capitale représente seulement 0,7 % des transactions d’Ile-de-France ! Si la demande est soutenue, les promoteurs éprouvent les plus grandes difficultés à développer des programmes car les rares terrains disponibles sont le plus souvent dédiés à la construction de logements sociaux. Seuls 116 logements neufs ont été mis en vente au 2 ème trimestre 2019, un chiffre cependant multiplié par deux en un an.
Des prix élevés. La rareté des terrains tout comme la difficulté à construire en secteur dense augmentent par ailleurs les coûts tirant les prix de vente vers le haut. Le neuf se vend ainsi en moyenne 12 116 € le m², une valeur qui fait néanmoins le grand écart. Si le 19 ème arrondissement est relativement abordable pour les acquéreurs parisiens (10 234 € le m²), ce n’est pas le cas du 6 ème arrondissement où le neuf atteint 20 000 € le m².  


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