La cote durable de l’immobilier neuf

Pierre Chevillard
Mis à jour par
le 2 novembre 2021
Rédacteur en chef chez PAP.fr

La demande en nouveaux logements reste élevée selon les promoteurs interrogés dans une enquête de l’Insee. Des professionnels qui constatent aussi une certaine détente que le plan financier…

© domin_domin/Getty Images

L’enquête promoteurs de l’Insee est toujours très attendue. Et pour cause : cette étude qui sonde les professionnels sur le comportement des acheteurs donne de précieuses informations sur les tendances de l’immobilier neuf. La dernière en date, parue le 26 octobre 2021, n’échappe pas à la règle. Son premier constat est plutôt encourageant. D’après le document, la demande en nouveaux logements est aussi forte au troisième trimestre qu’au deuxième trimestre 2021 et elle demeure en tout état de cause supérieure à sa moyenne de longue période. « Les promoteurs sont moins nombreux qu’en juillet à signaler une augmentation de leurs stocks de logements invendus » ajoute le document. « Le solde correspondant recule et de nouveau et reste ainsi en dessous de sa moyenne de longue période. » Bref, l’immobilier neuf garde la cote et il se vend plutôt bien.

Atouts. Si les nouvelles résidences sont appréciées, c’est d’abord parce que la demande est forte et que les Français ont besoin de bien se loger. C’est aussi parce que le neuf affiche de solides atouts. Grâce à des normes strictes, il est très économe en énergie. Les charges de copropriété sont maîtrisées. Par nature, il échappe aux coûteux travaux de rénovation qui concernent l’ancien. Les nouveaux logements bénéficient par ailleurs de plans rationnels, de balcons ou de terrasses pour la grande majorité d’entre eux, de places pour la voiture, d’équipement de sécurité et les biens sont de plus en plus souvent connectés et pourvus d’automatismes. Côté finances, le neuf bénéficie de frais de notaire réduits et d’aides financières (PTZ, défiscalisation Pinel , etc.).

Argent. « En octobre 2021, légèrement moins de promoteurs qu’en juillet signalent une hausse du prix moyen des logements mis en vente. Le solde correspondant se replie légèrement mais reste très au-dessus de sa moyenne de longue période » note l’enquête de l’Insee. Malgré ce possible ralentissement de la hausse des prix, ce marché reste inflationniste. Les terrains sont chers, les normes pléthoriques, les permis de construire longs à décrocher. La pénurie de matériaux n’arrange rien. Et les programmes dont le permis de construire sera déposé à partir du 1er janvier 2022 devront être conforme à la réglementation environnementale 2020. Ce texte, qui augmente la performance et réduit l’empreinte carbone, aura sans doute des effets inflationnistes.  

Détente. En octobre 2021, les promoteurs interrogés par l’Insee sont moins nombreux qu’en juillet à observer une augmentation de l’apport personnel au cours des trois derniers mois. De même, ils sont moins nombreux à estimer que les moyens des acheteurs vont augmenter au cours des prochains mois. Selon les courtiers, les banques sont un peu moins raides sur certains critères. Elles peuvent accorder des prêts à 100% (l’apport couvre les frais) et elles acceptent d’allonger les durées pour soutenir la demande. En septembre 2021, 58,5% des emprunts sont compris entre plus de vingt ans et vingt-cinq ans, contre 47,5% en 2020 selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Pour en savoir plus sur le financement, voir Combien emprunter en neuf étapes.


La rédaction vous conseille