Vous comptez acheter votre nouveau logement avec un crédit immobilier. Votre priorité est donc de savoir combien vous pouvez emprunter. La réponse tient à plusieurs éléments : votre apport personnel, vos revenus, le taux et la durée de votre emprunt ou encore le montant des aides financières dont vous pouvez bénéficier. Pour vous aider à faire les bons calculs, nous listons tous ces critères. De quoi chiffrer précisément le montant de votre prêt et ainsi savoir ce que vous pouvez acheter. Suivez le guide !
1 - Lapport personnel
Il sagit des sommes que vous pouvez placer dans votre financement sans recourir au prêt immobilier. Pour un projet de 200 000 €, un apport de 40 000 € devra être complété par un crédit de 160 000 €, par exemple. Lapport personnel peut provenir de vos économies (livrets bancaires, assurance-vie), de la participation aux bénéfices de votre entreprise, dune donation de vos parents. Notez que les banques apprécient les emprunteurs qui disposent dun apport. Ce dernier prouve que vous savez mettre de largent de côté, donc que vous gérez vos finances en bon père de famille. Et puis, avec de l'apport, vous empruntez moins et/ou sur moins longtemps, ce qui réduit vos remboursements et/ou le taux dintérêt.
Emprunter sans apport, c'est possible ?
L'apport personnel doit représenter au moins 10 % du montant de votre projet. Quelques rares banques peuvent exceptionnellement accorder des prêts à 100 %, qui financent l'intégralité du logement. Dans ce cas, votre apport couvre les frais annexes (droits de mutation par exemple). Ces formules sont essentiellement destinés aux jeunes qui démarrent dans la vie active et qui affichent un bon potentiel d'évolution professionnelle. Attention : emprunter sans apport est aujourd'hui très difficile voire impossible. Et les prêts à 110 %, qui couvrent le logement et les frais annexes, ne sont plus distribués par les banques.
2 - La capacité dendettement
Le montant de votre crédit se calcule en fonction de votre mensualité. Cette dernière ne peut pas dépasser 35 % de vos revenus. Cest la capacité dendettement (ou taux d'effort). Comment ça marche ? Si vous gagnez 3 600 € par mois. Vous consacrez au maximum 1 260 € à votre crédit. Attention : les banques raisonnent en termes de capacité dendettement nette de charges avant impôts. Elles tiennent compte de vos autres prêts (crédits à la consommation et dépenses incontournables comme les pensions alimentaires) mais elles ne prennent pas les impôts ni les avantages fiscaux en compte. Dans notre exemple, si vous remboursez 600 € par mois de prêts à la consommation, la capacité dendettement sera calculée sur 3 000 €, ce qui vous donne une mensualité de 1 050 €.
Taux d'effort : plafonné ou pas ? Pour limiter le risque de crédit, le Haut conseil de stabilité financière, l'instance qui régule le crédit en France, impose aux banques de ne pas prêter si le taux d'effort dépasse 35 % des revenus. Mais les banques disposent d'une marge de manuvre et 20% des dossiers peuvent en théorie déroger à cette règle.
3 - La durée du crédit
En matière de prêt immobilier, la durée est fondamentale. Elle influe sur le taux dintérêt, mais aussi sur le montant que vous pouvez emprunter. Plus elle est longue, plus vous empruntez et/ou faites baisser la mensualité. Mais attention : avec des crédits au très long cours, le taux, donc les intérêts, sont plus élevés. Ce que montrent les exemples ci-dessous (les taux immobiliers sont bruts, hors assurance et coût des garanties). Précision : aujourd'hui, les banques accordent des prêts sur vingt-cinq ans plus deux ans au titre du différé (durant le chantier vous ne payez que les intérêts de l'emprunt). Au résultat, la durée maximale est portée à vingt-sept ans.
- Durée : limpact sur le capital emprunté. Pour une mensualité de 1 050 € et un crédit à 2,80 % sur 15 ans, vous empruntez 154 184 € et vous payez 34 816 € dintérêts. A 3,10 % sur 25 ans, le capital monte à 219 011 €, les intérêts atteignant 95 989 €. En allongeant la durée, vous pouvez donc acheter plus grand et/ou mieux placé, mais votre emprunt vous coûte plus cher.
- Durée : limpact sur la mensualité. Pour un crédit de 200 000 € à 2,80 % sur 15 ans, la mensualité sétablit à 1 362 €. Avec la règle des 35 % de capacité dendettement, vous devez gagner 3 900 € nets de charges avant impôts pour obtenir ce crédit. Et vous payez 45 160 € dintérêts. Pour le même montant mais à 3,10 % sur 25 ans, la mensualité descend à 959 €. Un revenu de 2 800 € nets de charges suffit pour décrocher ce crédit. Vous payez 87 700 € dintérêts. Lallongement vous permet de respecter plus facilement la règle des 35%, mais là encore, les intérêts sont plus élevés.
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4 - Le taux dintérêt
Le taux influe sur le montant du capital que vous pouvez obtenir. A 2,90 % sur vingt ans et une mensualité de 1 000 €, vous empruntez 181 949 € (intérêts : 58 051 €). Mais si la banque juge votre dossier plus risqué, le taux va augmenter. Pour la même mensualité et la même durée mais à 3,20 %, vous empruntez 177 097 € (intérêts : 62 903 €). Votre priorité, c'est donc de rassurer la banque pour éviter une envolée du taux d'intérêt. C'est ce que détaille l'étape 5 !
5 - Votre profil demprunteur
Montrez à la banque que vous êtes capable de faire face à vos engagements, autrement dit rassurez-là sur votre capacité à rembourser. Ce qui compte le plus : des comptes bancaires bien tenus (pas de découvert ni dincidents de paiement), une situation professionnelle stable (CDI vivement recommandé), le respect de la règle des 35 % de taux d'effort... Votre reste à vivre (ce qu'il vous reste une fois l'échéance de prêt payée) doit être suffisant. Comptez 1 500 € pour un couple plus 500 € par enfants à charge à titre indicatif (tarif variable en fonction des banques). Mieux vaut disposer d'une marge de manuvre financière (épargne résiduelle), de l'ordre de six à douze mois de mensualités.
Crédit immobilier : préparez-vous !
Six mois avant de lancer votre projet immobilier, nettoyez vos comptes. Comblez vos découverts pour que vos trois derniers relevés de comptes soient dans le vert. Dans la mesure du possible, soldez vos prêts à la consommation. Conseil : faire réaliser une étude de faisabilité financière par votre banque et/ou un courtier avant de démarrer votre projet immobilier. Vous connaîtrez votre taux et vous saurez si vous cadrez avec les critères des banques.
6 - Les aides financières
Avec le PTZ, un crédit gratuit réservé à ceux qui achètent leur première résidence principale, vous augmentez votre pouvoir dachat immobilier et/ou vous respectez plus facilement la règle des 35 % de capacité dendettement (c'est l'autre nom du taux d'effort). Noubliez pas les aides d'Action Logement et les crédits issus de lépargne logement. Ces trois types de financements aidés sont considérés comme de lapport personnel par les banques. Notez également que vous pouvez souvent bénéficier de coups de pouce des collectivités locales si vous achetez votre première résidence principale dans le neuf.
7 - Lassurance emprunteur
Pas question de souscrire un crédit immobilier sans prendre une assurance décès-invalidité. Si elle rassurante (la banque paie le crédit si vous ne pouvez plus travailler), elle a un coût, qui se calcule en pourcentage du capital emprunté ou du capital restant dû. Ce qui influe sur le montant que vous pouvez consacrer à votre projet. Important : vous nêtes pas obligé de souscrire le contrat proposé par la banque prêteuse. Dans ce cas, vous faites appel à un assureur extérieur dans le cadre dune délégation dassurance. De quoi diviser le coût de cette assurance par deux voire par trois !
Attention au taux d'usure !
Au stade de l'étude de faisabilité, vérifiez si le Taux annuel effectif global de votre crédit (TAEG, qui intègre le taux, l'assurance, les garanties et les frais annexes) ne dépasse pas un maximum légal dénommé taux d'usure. Si c'est le cas, votre crédit sera refusé. Pour rester en dessous de ce taux d'usure, bâtissez un solide dossier pour bénéficier d'un bon taux et tournez vous vers la délégation d'assurance.
8 - Les garanties et leur coût
Lorsquelles prêtent, les banques exigent des garanties sur le logement. Il peut sagir dune hypothèque (comptez dans les 1,5 % du montant emprunté) ou de la caution apportée par une société spécialisée (environ 1 % du capital emprunté). Le plus souvent, cest la banque qui choisit la garantie. Quelle que soit sa décision, vous devez payer les frais en question. Intégrez ces dépenses dans votre budget.
9 - Les frais de notaire dans le neuf
Dans le neuf, ces droits de mutations et autres taxes comprennent les émoluments du notaire, des frais de formalités et autres frais divers, la taxe de publicité foncière et la contribution de sécurité immobilière. Au total, comptez 2 à 3 % du prix du bien, contre 7 à 8 % dans lancien. Sils ninfluent pas sur le montant que vous pouvez emprunter, vous devez quand même les payer. Et ces sommes ne seront donc pas consacrées à lachat du bien proprement dit. Vous laurez donc compris : savoir combien emprunter ne peut pas se dissocier du calcul de votre budget logement global.
Immobilier neuf : à qui emprunter ?
Commencez par solliciter votre banque. Elle vous connaît et si vous êtes un bon client, elle tiendra à vous garder en vous proposant un bon taux. Ensuite, visitez dautres établissements financiers. Comparez les offres pour choisir la meilleure. Votre réflexion doit être globale. Elle doit tenir compte du taux, de lapport, des assurances, des garanties ou encore des souplesses de fonctionnement (mensualités reportables par exemples). Vous pouvez confier cette mise en concurrence à un courtier, un intermédiaire dont cest justement le métier. Pensez aussi aux promoteurs : nombre dentre eux se sont associés à des banques ou à des courtiers pour vous proposer des emprunts adaptés à limmobilier neuf.
Combien emprunter pour investir dans le neuf ?
Vous achetez du neuf pour le mettre en location ? Mieux vaut financer cet investissement locatif par un prêt immobilier. Les intérêts demprunt sont fiscalement déductibles des loyers, ce qui minore votre imposition et optimise votre fiscalité. Pour autant, ce financement obéit à des règles et à des calculs précis. Notamment pour savoir combien emprunter.
Chiffrer le crédit
Pour calculer votre capacité budgétaire pour investir dans le neuf, la banque applique une méthode dite « toutes charges ». Elle additionne tous vos revenus et intègre 70 % des loyers que vous allez percevoir. Elle calcule ensuite votre taux d'effort en tenant compte de vos autres charges et notamment du crédit qui finance votre résidence principale. Si ce dernier emprunt représente un taux d'effort de 25 %, celui que vous consacrerez au remboursement de votre investissement ne dépasser pas 10 %, l'objectif étant de rester en dessous des 35 % de taux d'effort maximum imposés par le HCSF.
Exemple d'un financement
Vous gagnez 6 000 € nets par mois. La banque ajoute le loyer de votre investissement, soit 600 € par mois, pour un total de revenus de 6 600 € mensuels. Vous remboursez 1 400 € par mois pour votre résidence principale, soit un taux d'effort de 21,21 %. Pour votre investissement locatif, le taux d'effort résiduel s'établit à 13,79 %. La mensualité maximale du crédit qui va financer votre investissement ne pourra pas dépasser 910 €. De quoi emprunter 165 573 € à 2,90 % sur vingt ans.
Investissement locatif et critères bancaires
Au-delà de ce calcul « toutes charges », la banque va aussi tenir compte de toute une série de critères pour vous accorder le crédit qui va payer votre investissement locatif. Elle va s'intéresser à la gestion de vos finances personnelles et à votre situation professionnelle (comme pour la résidence principale). Vous devrez injecter au moins 10 % du montant du projet à titre d'apport personnel et vous devrez disposer d'une épargne résiduelle pour faire face aux imprévus (réparations locatives, loyers impayés, etc.). Attention : le plus souvent, la durée de votre prêt ne dépassera pas vingt ans (vingt-cinq ans en résidence principale). Certaines banques de prêtent qu'aux investisseurs qui ont remboursé leur résidence principale.
Les bons calculs de financement
Le plus souvent, le loyer ne couvre qu'une partie de la mensualité de crédit. Vous devrez donc chaque mois remettre de l'argent dans l'opération. C'est l'effort d'épargne. Vous pouvez le diminuer en plaçant davantage d'apport dans votre financement ou allonger la durée. ce qu'il faut retenir : votre investissement sera payé à hauteur de 30 à 40 % par le locataire et les avantages fiscaux. Bref, en réalisant un investissement locatif dans le neuf à crédit, vous allez construire un patrimoine de qualité à prix réduit.
Important : ces calculs pour acheter ou investir sont fournis à titre indicatif. Pour fixer le plus précisément possible le montant à emprunter, faites faire des études de faisabilité par les banques et les promoteurs. Basez-vous toujours sur des hypothèses raisonnables. Pour vous donner une idée, vous pouvez utiliser le simulateur proposé par lAgence nationale dinformation sur le logement sur www.anil.org.