Vous avez sélectionné votre investissement locatif ? Il ne vous reste plus quà trouver la banque qui vous financera. Que vous choisissiez un établissement généraliste ou spécialisé, loffre de financement qui vous sera proposée doit être passée au crible pour vous permettre de piloter avec souplesse votre crédit.
Des taux dintérêt moins compétitifs. Les taux des crédits accordés aux investisseurs sont généralement moins attractifs que ceux octroyés aux emprunteurs devenant propriétaires de leur résidence principale. « Les banques ne sont pas prêtes à faire un effort pour les investisseurs car elles ciblent plutôt les particuliers achetant leur résidence principale », explique un courtier en crédits immobiliers. Ce segment de clientèle offre en effet aux banques un chiffre daffaires plus important avec la souscription de modes de paiement, une assurance habitation, voire des placements comme lassurance vie
Comment améliorer le taux. Les banques pourront néanmoins accorder aux investisseurs des conditions équivalentes si elles financent déjà lacquisition de la résidence principale. Mais lobtention dun taux excellent ne doit pas être une priorité pour les investisseurs. Car ces derniers peuvent déduire de leurs revenus fonciers générés par le paiement des loyers le montant des intérêts du crédit (cf encadré : Une fiscalité intéressante pour linvestissement locatif). Plus ces derniers sont élevés, moins les revenus fonciers seront importants. Ce qui minore la pression fiscale.
Les critères des banques
Que recouvre le crédit immobilier ? D'une façon générale, le crédit qui finance un investissement locatif couvre 90 % de la valeur du logement. Vous devez ainsi placer au moins 10 % d'apport personnel plus les frais de notaire dans votre projet. Sachant que les frais de notaire comptent pour 2 à 3 % du prix du bien, votre apport devra compter pour au moins 12 %. Dans certains cas, la part d'apport peut descendre à 5 % (par exemple si vous disposez de très hauts revenus ou de bons placements financiers). Les prêts à 100 %, qui couvrent l'intégralité du bien hors frais de notaire, sont très difficiles à obtenir.
L'effort de trésorerie. En général, le loyer ne couvre qu'une partie de la mensualité de crédit. Chaque mois, vous versez une certaine somme dans l'opération. C'est ce que l'on appelle l'effort d'épargne ou effort de trésorerie. Si votre échéance de prêt s'élève à 800 € par mois et que le loyer s'établit à 500 €, vous devez être en mesure d'injecter, chaque mois, 300 € dans l'opération. Pour réduire la facture, vous pouvez placer de l'apport personnel dans le projet, ce qui va diminuer le montant emprunté, donc la mensualité. Autre option : allonger la durée, à capital emprunté équivalent, fait baisser la mensualité. Attention à la date de fin de remboursement. Prendre un prêt sur 20 ans à cinquante-huit ans n'a pas de sens si l'on souhaite dégager des revenus positifs à la retraite.
Un loyer partiellement pris en compte. Lors de lexamen de la demande de prêt, les banques calculent le taux dendettement de lemprunteur en tenant compte de ses revenus et de ses charges. Conformément à la norme juridique définie par le Haut Conseil de stabilité financière (HSCF), ce dernier ne peut pas être supérieur à 35 %. A noter que désormais, les banques intègrent 70 % du montant du loyer perçu aux revenus de l'investisseur, la mensualité du crédit finançant cet investissement étant quant à elle intégrée aux charges de l'emprunteur. Une nouvelle méthode de calcul moins favorable que la précédente où 70 % du montant du loyer étaient déduits de l'échéance du crédit. La durée maximale du crédit est par ailleurs plafonnée à 25 ans (27 ans en cas de différé d'amortissement pour un crédit souscrit pour l'achat d'un logement neuf dans le cadre de la Vente en état de futur d'achèvement (VEFA).
Consolider le financement et l'investissement
Des prêteurs vigilants. « Les banques se montrent de plus en plus regardantes sur la qualité de la construction, lemplacement de la résidence, lidentité du promoteur et la densité du parc locatif local », observe Ludovic Huzieux, directeur associé dArtémis courtage, courtier en crédits immobiliers. « Car les banques veulent se prémunir du risque de loyers impayés qui peut remettre en cause lavantage fiscal dont bénéficie linvestisseur. Certains établissements imposent parfois la souscription dune assurance loyers impayés. »
Anticiper les baisses de loyers. Pour financer sereinement votre investissement, soyez prêt à accepter une baisse de 20 % du montant du loyer qui pourrait survenir en cas dune offre locative très importante dans votre quartier. Un manque à gagner que vous devez être capable de compenser pour le remboursement de votre échéance.
Des primes dassurance moins coûteuses. Contrairement à lachat dune résidence principale ou secondaire, les banques ne demandent pas à linvestisseur de souscrire lassurance interruption temporaire de travail (ITT). Car cest le locataire qui paye une partie de la mensualité. Le coût total des primes dassurance sera donc moins élevé. Linvestisseur devra cependant souscrire lassurance décès, associée à la Perte totale et irréversible dautonomie (PTIA).
Caution ou hypothèque ? Les banques acceptent aussi bien la caution que lhypothèque comme garantie qui leur permettra dobtenir le remboursement du crédit immobilier en cas de défaillance de lemprunteur. Mais la caution est la garantie la plus souvent proposée aux emprunteurs. « C'est la solution la moins coûteuse et dans la majorité des cas, lemprunteur peut récupérer une partie de sa caution contrairement à lhypothèque qui sera versée à fonds perdus », explique Ludovic Huzieux.
Immobilier locatif : quel crédit choisir ?
Crédit amortissable : une solution courante. Dans la majorité des cas, les investisseurs optent pour un crédit amortissable. La mensualité intègre une partie d'intérêts et une partie de capital. La première diminue au fil des remboursements, la part de capital augmentant. Les premières années, vous pouvez déduire davantage d'intérêts d'emprunt de vos loyers pour réduire vos impôts.
Prêt in fine : pour les gros investisseurs. Plutôt rare, le prêt in fine est conseillé pour les investisseurs disposant de revenus importants. Le principe ? Lors du remboursement, la mensualité ne porte que sur les intérêts et l'assurance. L'effort de trésorerie est réduit et vous déduisez davantage d'intérêts de vos loyers. Vous remboursez le capital en une seule fois, au terme de l'opération. Pour être certain de disposer des sommes nécessaires le moment venu, le crédit in fine est adossé à un placement financier, en général une assurance vie.
In fine : avantages et inconvénients. Complexe, ce type de prêt est plus cher quun crédit classique de 0,10 à 0,20 %. Il doit être élaboré avec laide dun professionnel car il faut en effet choisir le contrat dassurance vie, lapport initial et les abondements mensuels. Les rendements actuels et futurs des produits dassurance vie étant bas, linvestisseur devra disposer de gros moyens financiers pour abonder son contrat qui doit lui permettre de rembourser à terme son crédit immobilier en une seule fois.
Adapter son échéance à lévolution de ses revenus, cest possible avec un prêt à paliers ! Cest notamment conseillé pour les quinquagénaires qui approchent de la retraite. Léchéance de crédit fixée par exemple à 1 000 € pendant les sept premières années du crédit sera ensuite diminuée les dix années suivantes pour sadapter à la baisse des revenus consécutive au passage à la retraite. Ce qui permet de préserver son pouvoir dachat !
Adapter les remboursements d'emprunt
Un différé de remboursement appréciable. Rembourser le crédit immobilier de son investissement tout en payant léchéance de lemprunt de sa résidence principale devient vite intenable. Pour vous permettre de financer sereinement votre projet immobilier, les banques proposent généralement un différé total de remboursement dune durée de deux ans. Chaque mois, vous ne payez que lassurance du prêt, le remboursement des intérêts et celui du capital ne commençant quà la livraison du programme. Cest à ce moment-là que vous amortissez votre prêt. Vérifiez dans votre offre de financement sil est possible dallonger la durée du différé dun an si la livraison du programme devait être retardée.
Reporter son échéance de crédit. Pour piloter au mieux votre crédit immobilier, négociez lajout de certaines clauses qui vous permettront de vous adapter aux aléas de la location. La possibilité de reporter le paiement de votre échéance de crédit en cas dimpayés de loyers ou de vacance locative préservera votre trésorerie. « Il faut pouvoir bénéficier dune grande flexibilité, conseille un courtier. Les meilleurs contrats offrent dailleurs la possibilité de reporter plusieurs fois sa mensualité. » Une souplesse qui a cependant un coût puisque les intérêts non perçus lors de léchéance généreront eux-mêmes des intérêts supplémentaires.
Le crédit réduit les impôts
Emprunt : une fiscalité intéressante pour linvestissement locatif. Contrairement à lacquisition dune résidence principale, linvestisseur locatif bénéficie dune fiscalité très attractive. Le particulier achetant un logement pour le louer peut en effet diminuer sous certaines conditions ses revenus. En location vide (le régime classique qui concerne aussi la loi Pinel), les intérêts demprunt sont déduits des loyers (revenus fonciers en langage fiscal. Si le résultat obtenu est positif, on déduit les autres charges comme lassurance loyers impayés, la taxe foncière, les frais de gérance du bien Ce qui permet de réduire les revenus, ce qui diminue les impôts. Ceux qui optent pour le statut de loueur en meublé professionnel (investissement en résidences services meublées) peuvent eux aussi déduire leurs intérêts d'emprunt de leurs recettes locatives.
Une indemnité de remboursement à négocier. Pour optimiser son plan de financement, il est conseillé de négocier son indemnité de remboursement anticipé qui représente légalement un semestre dintérêts, plafonné à 3 % du montant des capitaux restants dus. Cette indemnité est en effet exigée par la banque quand linvestisseur décide de rembourser son crédit. Ce qui survient généralement à lissue de la période de défiscalisation dont le particulier bénéficie, soit une durée maximale de 12 ans pour le dispositif Pinel par exemple. La pénalité de remboursement peut être réduite à 2 % des capitaux restants dus. Lemprunteur peut être aussi exonéré du paiement de cette indemnité après une période de dix ans. Il ny a pas de règle en la matière. Tout se négocie !