RE 2020 : qu'est-ce que ça change ?

Manuel Apruzzese
Mis à jour par
le 26 juin 2024
Journaliste chez PAP.fr

Depuis le 1er janvier 2022, la Réglementation environnementale 2020 (RE 2020) remplace l'ancienne Réglementation thermique 2012. Explications.

La Réglementation environnementale 2020 s'impose à toutes les constructions neuves.
La Réglementation environnementale 2020 s'impose à toutes les constructions neuves. © Piranka/GettyImages

Entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2022, la RE 2020 remplace l'ancienne Réglementation thermique 2012 (RT 2012). Son objectif est de rendre les constructions neuves plus respectueuses de l’environnement. Qu’est-ce qui change ? Quelles sont les évolutions majeures ?

👉 En France, le logement représente près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre, dont une grande partie provient du chauffage. Face aux enjeux du changement climatique et dans l’optique d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, la Réglementation environnementale 2020 (RE 2020) s'applique à toutes les constructions neuves. Elle remplace l'ancienne RT 2012.

Comme son nom l'indique, son objectif n'est plus uniquement thermique, mais il est aussi de verdir les nouvelles constructions en limitant leur impact sur l'environnement durant tout leur cycle de vie, de la construction à la démolition. Trois grands thèmes sont abordés : l'énergie, le carbone et le confort d'été. 

Les objectifs de la Réglementation environnementale 2020

En signant l'accord de Paris en 2015, la France a pris l'engagement de réduire drastiquement ses émissions de carbone à l'horizon 2050. Le texte parachève 40 ans de réglementations thermiques dans le bâtiment. Elle fixe pour principes de construire des logements émettant le moins possible de gaz à effet de serre durant leur construction et leur usage. Tous les aspects du cycle de vie sont concernés : matériaux, chantier, chauffage, ainsi que le recyclage des matériaux. 

Quelles différences entre la RT 2012 et la RE 2020 ?

La RT 2012 s'était fixée de réduire la consommation d'énergie des bâtiments. L'efficacité énergétique était mise en avant. Pour atteindre les objectifs fixés, la conception et l’isolation du bâtiment devaient garantir une bonne performance énergétique et une température intérieure la plus stable possible pour limiter les besoins en chauffage du logement. L’éclairage était également pris en compte pour éviter une surconsommation électrique avec des ouvertures naturelles favorisées jusque dans les parties communes.

👉 La RE 2020 englobe plus de critères que la RT 2012, puisqu'elle prend en compte, en plus de la performance énergétique, l'empreinte environnementale du bâtiment dans sa globalité. L’objectif est de réduire progressivement les émissions de carbone pour atteindre une baisse comprise entre 30 et 40 % à l’horizon 2030.

Un autre point important : le confort d'été. Les bâtiments doivent mieux résister aux épisodes de canicule, qui seront plus fréquents et intenses du fait du changement climatique.

Est-ce que la RE 2020 est obligatoire ?

On ne transige pas avec la loi ! Oui, le respect de la RE 2020 est obligatoire pour tous les bâtiments neufs. Ce n'est ni un label ni un agrément. C'est un texte réglementaire qui doit être respecté à la lettre par les maîtres d'œuvre : architectes et promoteurs. Tous les logements neufs sont cernés, qu'il s'agisse d'un immeuble résidentiel ou de maisons neuves. 

❓Qu'est-ce qui change avec la norme RE 2020 ?

Comme son nom l'indique, le texte est beaucoup plus environnemental. Si le volet thermique n'est pas oublié, l'accent est mis sur les émissions carbone. Le plafond des gaz à effet de serre est fixé à 4 kg CO2eq/m²/an pour les constructions individuelles et 4 kg CO2eq/m²/an pour les logements collectifs. La RE 2020 introduit aussi la notion de calcul du cycle de vie des matériaux (ACV) avec pour objectif une plus large utilisation des matériaux biosourcés. Enfin, la RE 2020 a créé un indice carbone dynamique pour réduire les émissions de GES de :

  • 15 % en 2024 ;
  • 25 % en 2027 ;
  • 30 % en 2030.

C'est quoi la RE 2020 ?

La RE 2020 s'inscrit dans le cadre de la transition énergétique. En France, le secteur du bâtiment représente plus de 40 % des consommations énergétiques. C'est le secteur le plus consommateur avec près de 30 % des émissions de CO2 lors de son usage. À ces émissions, il faut ajouter l’impact des produits de construction et des équipements du bâtiment qui représentent plus de 60 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le cycle de vie d’un bâtiment.

👉 La RE 2020 vise tout simplement à limiter drastiquement toutes ces émissions et à atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050.

Quels bâtiments sont concernés par la RE 2020 ?

Dans la continuité de la RT 2012, la RE 2020 s'applique à toutes les constructions neuves, maisons individuelles et immeubles, dont les  permis de construire ont été déposés à partir du 1er janvier 2022. Depuis le 1er janvier 2023, la RE 2020 s'applique ainsi à toutes les extensions de maisons individuelles, dès lors que l’extension est soumise à permis de construire ou déclaration préalable, quelles que soient sa surface et la surface du bâti existant. La réglementation comprend de nombreuses règles qui évoluent dans le temps. Le calendrier de mise en application s'étale jusqu'à 2030. Cette nouvelle réglementation pousse toute la filière de la construction à se transformer.

Quelles sont les exigences de la loi RE 2020 ?

La RE 2020 répond à trois objectifs majeurs :

  1. à diminuer l'empreinte carbone des bâtiments neufs ;
  2. à optimiser davantage leur performance énergétique en misant notamment sur la mixité des matériaux utilisés lors de la construction ;
  3. à adapter les bâtiments aux fortes chaleurs pour les rendre plus agréables.

Comment respecter la RE 2020 ?

Le respect de la RE 2020 nécessite un gros travail de conception en amont de la part du maître d'œuvre. Tout commence par la conception bioclimatique du bâtiment. L'idée de profiter au maximum des atouts de son environnement pour en tirer profit d’un point de vue confort d’ambiance et d’économies d’énergie. L’architecture joue un rôle essentiel dans la conception bioclimatique, en maximisant les apports solaires en hiver et en les bloquant en été. Cela passe aussi par un recours aux matériaux moins émissifs en CO2.

RE 2020 ou RT 2012, quelles différences ?

La RE 2020 introduit des changements majeurs par rapport à la RE 2012. Elle renforce la sobriété énergétique, prend en compte de l’empreinte environnementale des bâtiments et mise sur meilleure anticipation de l’inconfort d’été. Là où la RT 2012 ne demandait le calcul que de 3 indicateurs - le Bbio, le Cep et la Tic.

👉 La RE 2020 impose 9 objectifs répartis en 5 indicateurs sur la performance énergétique et 4 indicateurs sur l’impact carbone des bâtiments. L'objectif est de mesurer et de limiter les émissions ayant un impact sur le changement climatique. Le confort d'été est mieux pris en compte à travers un indicateur, le nombre de degrés-heures (DH) d'inconfort estival.

Quelle isolation avec la RE 2020 ?

L’isolation fait partie des priorités de cette nouvelle RE 2020. Le texte va au-delà des exigences de la RT 2012, en insistant en particulier sur la performance de l'isolation, quel que soit le mode de chauffage installé, grâce notamment au renforcement des exigences sur l'indicateur de besoin bioclimatique, Bbio. Concrètement, la construction doit bénéficier du meilleur ensoleillement possible pour favoriser les apports naturels. Les constructions neuves devront notamment se pencher sur l’épaisseur de l’isolant qui doit être au moins de 300 mm. Avec une meilleure isolation, la consommation d’énergie sera moindre.

Quel chauffage choisir avec la RE 2020 ?

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la RE 2020 prévoit la fin progressive des énergies fossiles au profit d’autres modes de chauffage. Aujourd'hui le gaz naturel est encore très utilisé dans les immeubles neufs pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire. En logement collectif, les solutions classiques au gaz seront compatibles avec la RE 2020, jusqu'en 2025.

🙋‍♀️ À l'horizon 2025, avec l'abaissement progressif des seuils d'émission de CO2, le gaz naturel pour le chauffage disparaîtra au profit de solutions plus vertes non carbonées. Les logements collectifs vont devoir repenser leur système de chauffage en donnant la priorité au solaire, aux pompes à chaleur ou encore aux solutions hybrides. Dans ce dernier cas, le gaz naturel peut être envisagé.

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